12/05/2016

La couleur du lait

La couleur du lait


-> par Nell Leyshon

Résumé :


"1831. Mary, une jeune fille de quinze ans, mène une vie de misère dans la campagne du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d'orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne."

Note : 4,5/5


Mon avis :


Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard, en fouinant sur l'une des tables de ma librairie préférée. C'est la couverture qui m'a attirée, puis je me suis laissée convaincre par le résumé.

J'avoue qu'une fois rentrée chez moi, lorsque j'ai ouvert le livre, j'ai été sacrément surprise. Le texte ne comporte pas une seule majuscule ! Ça peut sembler idiot, comme ça, mais je vous assure que quand on a pris l'habitude depuis des années de voir une majuscule à chaque début de phrase et à chaque nom propre, ça surprend. Ajoutez à cela une grammaire sommaire et une ponctuation qui va chercher dans le strict nécessaire, et vous pourrez vous imaginer le style de cet ouvrage. 

Je dois admettre que, dès les premières pages, j'ai failli abandonner ma lecture tant le style m'a repoussée. Et finalement, je ne regrette pas de m'être accrochée et d'avoir continué ce roman. On s'habitue au final assez rapidement à cette écriture d'adolescente campagnarde du début du XIXème siècle. Et surtout, on comprend très vite pourquoi le livre est rédigé ainsi. 

Je n'arrive pas à dire si j'ai apprécié ou pas le personnage de Mary. Ce que je peux dire en tout cas, c'est que j'ai éprouvé énormément de compassion pour elle tout au long du récit. Il est facile de comprendre ses sentiments : son attachement pour la ferme familiale, son désir d'apprendre, sa curiosité pour ce qu'elle ne connait pas ; puis plus tard, ses sentiments envers les personnes de son entourage.

A la fois touchant et horrifiant, ce récit réussit plus d'une fois à nous faire sentir mal à l'aise. Bien que le récit se déroule en 1830, l'histoire semble étrangement moderne. Le contraste entre la façon de parler très naïve et enfantine de la narratrice et la dureté des faits qu'elle rapporte est également assez déstabilisante. 


Il est assez difficile pour moi de dire si j'ai aimé ce livre ou pas : ce roman est tellement à part, par rapport à ce que j'ai déjà pu lire, que trouver mes mots pour en parler est assez complexe. Une chose est sûre en tout cas, c'est qu'une fois commencé, j'ai eu du mal à le lâcher avant la fin. Et je ne regrette absolument pas ma lecture...